Bonjour bonjour
"Terrien,
Juste une poussière
Dans un système solaire
Une chose mystérieuse
C'est rien,
On est tous un peu flous
Pas sûrs de nous du tout
Dans la nébuleuse
Ce soir, en regardant les étoiles
J'ai vu dans le ciel
Quelque chose qui brille, brille, brille…"
(Chedid / Goldet)
Les paroles de la superbe chanson de M alias Mathieu Chedid "La Bonne étoile" me trottent dans la tête en cette semaine 7 car elles illustrent parfaitement le climat astro dans lequel nous nous trouvons.
Deux cycles ont débuté cette semaine : hier pour Vénus-Neptune à 24°04 des Poissons, et aujourd'hui pour Soleil Saturne, à 27°44 du Verseau. Ces deux cycles se renouvellent tous les ans; ce sont donc des cycles courts.
Alors pourquoi "la Bonne Étoile" ?
Parce que la chanson parle de notre condition de "Terrien, [qu'on peut aussi écrire "T'es rien"] Juste une poussière dans ce système solaire", ce qui me fait étrangement penser aux limitations imposées par la conjonction Soleil-Saturne en Verseau mais aussi aux capacités technologiques extraordinaires que nous terriens avons développées et qui nous permettent d'avoir la vérification scientifique des intuitions que nous portons collectivement depuis des siècles et des siècles. Rappelons-nous que les astrologues chaldéens ont commencé à l'œil nu… et oui on est des toutes petites poussières à l'échelle de l'humanité.
"Mais ce soir en regardant les étoiles, j'ai vu dans le ciel quelque chose qui brille brille brille, oh la belle étoile" c'est la puissance de notre humanité qui s'exprime dans cette Belle Etoile que nous sommes assez fous (tout en étant un peu flous) pour deviner dans la nébuleuse : la conjonction Vénus Neptune en Poissons. La Belle (et Bonne !) Etoile, c'est celle qui nous accompagne dans toute notre vie, les bons et les moins bons moments, ceux dans lesquels nous ressentons puissamment le désir de nous relier au divin car seul ce plan peut convenir (contenir ?) l'immensité de la gratitude ou du désespoir qui nous habite !
Je pense aussi à Arthur Rimbaud dont la Bohême décrit bien ce contraste saisissant :
"Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !"
Si l'on place ces deux cycles côte à côte on aurait :
Vénus-Neptune en Poissons | Soleil-Saturne en Verseau |
La beauté de l'infini | la conscience de notre finitude |
Le temps suspendu | le temps chronologique mesuré par des instruments de haute précision |
Les désirs et croyances qui nous transportent | les croyances limitantes qui bloquent notre expansion, "pour notre bien" |
L'amour humain et divin | la maitrise de notre réalité existentielle |
la beauté de notre âme | la réalité de notre corps |
etc… | etc… |
L'astrologie est un langage formidable car il présente une infinité d'interprétations. C'est un éventail tendu à l'être : il va pointer du doigt, la lame qui lui parle… C'est pour cette raison que la consultation se fait dans un dialogue. L'astrologue n'est pas à même de savoir quel fil, quelle métaphore parle à la personne : seule la personne sent si cela résonne en elle ou pas. Nous sommes très proches de la musique, autre langage universel : un aspect, en définitive, c'est une tonalité.
Ce qu'on peut dire de cette 7e semaine, c'est qu'après un dernier quartier très secouant lundi 13 février, particulièrement pour les thèmes marqués par les signes fixes (taureau / lion / scorpion / verseau), on enchaine sur des débuts de cycles. C'est donc un renouveau auquel nous sommes invités, un nouvel élan initié par ces deux cycles. Ce qu'on peut dire aussi c'est qu'en début de cycle, on n'y voit pas clair. On ressent plus qu'on ne distingue les énergies qui vont se développer tout au long de l'année (Vénus-Neptune et Soleil-Saturne sont des cycles annuels).
Alors disons qu'en attendant la prochaine Nouvelle Lune - autre début de cycle - qui va intervenir lundi 20 février, nous sommes conviés à nous rappeler des deux visages de notre condition humaine : infiniment limitée !
Reste à savoir comment nous nous accommodons de cette réalité : est-ce un "inconfort" ? une fatalité ? En déduisons nous que la vie est courte et qu'il faut en extraire la "substantifique moelle" ? Ou nous réjouissons-nous de vivre au moins un temps dans ce monde infiniment vaste ? Ou nous laissons-nous accabler par notre finitude ? Ou refusons-nous de voir l'une des deux parts, car elle nous fait peur ? Notre petitesse pour certains ? Notre "âme éternelle" pour d'autres ? Le concret rassurant et l'abstrait qui fait peur ? Cela c'est le jardin secret de chacun et l'astrologue s'arrête là… pour laisser la place au philosophe et au religieux…
Personnellement, j'aime ce contraste entre bas et haut, entre ciel et terre, entre matérialité et spiritualité, c'est ce qui fait que j'ai choisi ce métier et qu'il me comble de joie.
Et vous ? Comment vivez vous cela ? Racontez-moi tout…
Belle soirée à vous, avec beaucoup d'étoiles !
Stéphanie 🔆
Allez, pour le plaisir, le texte entier de "Ma Bohème" :
"Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon paletot aussi devenait idéal ; J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ; Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou. – Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse. – Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes, Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques, Comme des lyres, je tirais les élastiques De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !" Arthur Rimbaud
Sur la route en Irlande … photo personnelle où les moutons sont des petits points blancs perdus dans l'infini du ciel et de la terre !
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