Bonjour bonjour,
Arrivé au stade du Sagittaire, nous avons besoin de grands espaces. Espaces extérieurs, d'abord. Le Sagittaire est un voyageur pour qui le plaisir de la route surpasse le plaisir d'arriver à destination. Les voyages rapides ne sont donc pas pour lui ! Le cauchemar du Sagittaire, c'est d'être enfer-mé, au niveau physique bien sûr, mais aussi au niveau psychique dans une situation trop étroite ou étriquée.
Epicurien (autant que le Taureau, c'est vous dire !!), entouré de sa tribu, ses POTES, sans qui la vie n'a ni sel, ni saveur. Avec eux il partage le pain (Compagnon = du latin com- et panis (« pain »), signifiant « celui avec qui l'on partage le pain) et le vin, mais uniquement avec modération, bien entendu 😉 Le rapport du Sagittaire à l'alcool est lui aussi fondé sur l'expansion … de conscience… Ouvrir les portes de la perception… Pensons à Jim Morrison, chanteur des Doors… Dyonisiaque ! car né de la cuisse (Sagittaire !) de Jupiter, maître du Sagittaire !
Le Sagittaire est une figure très sympathique, toujours en mouvement, toujours prêt à aller quelque part, car l'herbe est forcément plus verte ailleurs ! Quand la vie lui pèse, c'est d'ailleurs la notion de mouvement qu'il est prioritaire de remettre en action. Repartir, reprendre la route, à pied, à cheval ou en voiture peu importe. C'est ce qui va lui rappeler pour quoi il est né sur cette terre : l'explorer, la parcourir, la sillonner en tous sens, apprécier sa diversité surtout dans ses grandes largeurs.
Le Sagittaire c'est la part en nous qui a soif d'exploration. Il explore car il veut comprendre. Du latin comprehendere , dérivé de prehendere (« saisir »), avec le préfixe cum- (« avec »). Il n'a pas une vision égoïste de la connaissance : la transmission l'intéresse autant sinon plus que la compréhension. C'est un excellent enseignant, un conseiller; un prêcheur parfois, lorsqu'il est trop pris par le désir de convaincre.
Lorsqu'il est au maximum de la forme, notre Sagittaire a la foi : Robin des Bois, Zorro, Superman, ou toute autre sympathique héros au service de la veuve et de l'orphelin, est cher à notre cœur. C'est un Justicier tant qu'il vient rétablir les droits des déshérités de la Terre.
Mais cette figure héroïque peut en cacher d'autres, un peu plus troubles : le missionnaire, celui qui défend coûte que coûte sa Foi et convertit à tour de bras, ou celle du mercenaire, sans foi ni loi, qui vend ses services au plus offrant; ce sont aussi ses variations modernes : le lanceur d'alerte, le journaliste d'investigation, le lobbyiste. Observons leur omni-présence au cinéma et dans les séries ! Oui nous avons besoin de héros… même imparfaits… pour qu'ils exaltent ce que nous avons de plus beau ou pour qu'ils nous mettent en garde sur nos limites, bref pour mieux comprendre nos tourments intérieurs et notre humanité.
On voit que le point commun entre tous ces personnages est la certitude d'être dans le vrai. Et c'est bien le cas !! Le Sagittaire, quel que soit son niveau de tolérance, ne démord pas de sa vérité, à tel point qu'il peut oublier d'écouter l'opinion de ceux qu'il prétend défendre… Ce faisant - parfois à son insu - il ouvre la voie à tous les intégrismes et tous les prosélytismes : le croisé en croisade, la "Sainte" Inquisition (??), les guerres de religion… C'est sa face sombre. C'est le point noir sur lequel il sera peut être amené à travailler.
Ses périodes de blues sont de véritables crises de foi : là encore, une piste pour se remettre en marche. Quand la vie n'a plus de sens, il va avoir tendance à se dégonfler comme une baudruche. Nous assistons alors stupéfaits à une véritable métamorphose : notre Sagittaire épicurien, épris de grands espaces et de bonnes chairs, se ratatine sur lui-même et n'a plus de goût à rien. Il va lui être indispensable de reconnecter avec une mission ou une quête : notre archer a besoin d'une cible vers laquelle viser et faire partir sa flèche. C'est ce qui peut permettre de regonfler notre héros qu'habituellement rien n'arrête, pas même la pluie, le vent ou les éléments hostiles.
Pour ceux qui connaissent l'œuvre de John Ford, tous les rôles joués par John Wayne peuvent être lus comme des incarnations de la figure du Sagittaire. Aujourd'hui je pense tout particulièrement au héros de La Prisonnière du Désert (1956), dans lequel John Wayne interprète un soldat vétéran qui recherche sa nièce kidnappée par les Comanches (la toute jeune Nathalie Wood). Le film nous montre comment tout au long de sa quête, le héros est confronté à des contradictions intérieures tragiques en termes de croyances. Le point de tension le plus extrême arrive lorsqu'il va devoir faire un choix entre ses valeurs, son sens de la famille et sa propre humanité. Je vous recommande ce film, c'est un chef d'œuvre, tant sur le fond que sur la forme.
Le chemin du Sagittaire peut passer par ces tourments entre éthique et pragmatisme, entre foi et loyauté familiale, entre héroïsme et humanité. C'est probablement ce qui en fait un des signes les plus attachants car nous comprenons si bien ses interrogations; elles sont les nôtres au quotidien, dès lors que nous croyons à quelque chose avec enthousiasme.
Croyances et vérités, humanité et enthousiasme, voilà qui pourrait résumer notre Sagittaire, notre part Robin des Bois, à laquelle il est vivement recommandé de se relier, à tout âge.
Belle journée à vous chers amis ! A bientôt.
Stéphanie 🔆
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