Bonjour bonjour
Un magnifique symbole pour la Nouvelle Lune d’aujourd’hui :
Un vieux capitaine au long cours se balance devant sa villa sur son fauteuil à bascule.
Le 13e degré du Lion nous invite à nous balancer tranquillement en évoquant nos expériences de vie, à nous retirer de la scène sociale pour caresser de l’esprit celui ou celle que nous sommes devenus, grâce à ce que nous avons surmonté. Cette rêverie tranquille va de pair avec le mouvement Épiméthée rétrograde de Mercure, qui commence demain à 5° de la Vierge. Fin d’année scolaire, fin de cycle, fin de vie du Capitaine au long cours… Vacance(s) de l’âme.
Dans les maisons où ces deux positions interviennent dans notre thème, nous pouvons avoir envie de regarder où nous en sommes. Quelle chemin de sérénité avons nous envie de suivre, pour le 13° Lion ? Grâce à quel déconditionnement mental, pour le 5° de la Vierge ?
Au moment où Mercure fait sa synthèse, il peut y avoir un ressenti de surchauffe, une difficulté à lâcher prise. Peut-être un peu d’insatisfaction aussi, car la Vierge aspire à la perfection … une perfection tellement abstraite qu’elle n’est pas de ce Monde ! Mercure Vierge a maintenant la tâche ardue de se détendre et de faire du sur-place en attendant le Soleil… qui viendra le rejoindre le 19 août prochain, à la Pleine Lune. Oui ce pourrait être l’aboutissement, l’achèvement à l’œuvre dans cette première moitié de la Lunaison : détendre le mental pour accueillir toute la brillance, tout le rayonnement de ce que nous sommes, de ce que nous incarnons de tout notre être.
Quand je m’identifie à mon mental, j’ignore tout le reste, à commencer par mon corps. Le balancement du vieux capitaine dans son fauteuil à bascule est éloquent. Quand nous sommes en paix, tout en nous participe à cette paix, tout en nous peut se détendre et goûter le mouvement de flux et de reflux de la vie.
Et oui, mais parallèlement, Mars galope à toute vitesse pour rejoindre Jupiter en Gémeaux et ça fuse dans tous les sens, ça nous agite le ciboulot ! Des nuits trop courtes, des idées géniales qu’il nous faut absolument suivre là - maintenant - tout de suite - comme si nous allions les perdre, comme si elles allaient nous échapper, ou plutôt comme s’il était essentiel que rien ne nous échappe ! Rechargés à bloc par leur conjonction à Uranus, Jupiter et Mars sont en pleine forme et ignorent soigneusement les messages de Saturne Poissons : où est passé notre droit à la rêverie ? au silence ? à juste sentir le temps qui passe ?
Nous courons le risque de nous faire taper sur les doigts par notre Grand Schtroumpf intérieur… Et nous nous rebellons peut-être, en bons adolescents attardés ! Quoi que dise notre vieux ronchon, les Gémeaux ricanent !! Le vieux combat entre notre Jupiter et notre Saturne n’a pas fini de nous amuser, surtout si nous avons un peu de recul et d’humour sur nos sous-personnalités ! [D’ailleurs à ce propos, je vous recommande vivement le film Vice Versa 2, pour faire le point sur notre adolescence … et les traces bien vivantes qu’elle peut avoir laissé en nous !! L’art des Gémeaux, l’art de laisser arriver les choses, l’insouciance et la légereté profondes sont … en projet ! ou plutôt à conquérir, avec le transit de Mars et Jupiter dans ce signe].
Et vous voyez les Gémeaux à l’œuvre : je m’éloigne de mon propos !!
Donc déconditionner le mental et ralentir… et comment faire ?
Le Yod de Vénus à Neptune et Pluton nous donne une piste intéressante car elle ne passe pas par notre mental mais par nos croyances. Entre nos valeurs personnelles et les impératifs dictés par la collectivité - tant de côté ombre que du côté lumière, il y a souvent des choix à faire, des « arrangements », l’impression parfois de se sentir obligés de composer et même de sacrifier certaines valeurs qui nous tiennent à cœur.
Suivre le programme au risque de s’y perdre ?
Toutes les croyances concernant notre valeur qui sillonnent la société actuelle font des dégats considérables. Le pseudo "développement personnel" et ses injonctions également. Je vois passer en consultations des personnes déboussolées par les multiples impératifs sociétaux - souvent contradictoires entre eux, en plus ! - les croyances qu’il faut absolument être comme ci ou comme ça, à commencer par cette injonction au bien-être prodigieusement puissante, qui peut nous couper de notre réalité intérieure.
« TU DOIS ÊTRE BIEN » peut s’entendre de multiples façons.
Certains entendent « TU DOIS TE SENTIR BIEN » , ou « TU DOIS T’AIMER pour ÊTRE AIMÉE », ou encore « TU DOIS T’AIMER POUR ÊTRE AIMABLE » ou le terrible « TU DOIS ÊTRE AIMÉE POUR ÊTRE AIMABLE ».
On est en plein paradoxe. La société nous indique comment il faut être (jeune, belle, mince, en couple, avec 2 adorables enfants - 1 garçon, 1 fille - la maison qui va bien, le chien/chat et la bagnole qui va bien et surtout le mari qui va bien, avec qui tu entretiens une relation « vraiment super complice »). Bienvenue dans le monde de Barbie ! C’est étouffant, c’est difficilement respirable. C'est insupportable.
(J’ai décliné le modèle dominant au féminin, mais évidemment, notre part masculine subit tout autant de contraintes).
D’où révolte : y’en a marre de la pensée positive !! Au risque d'entretenir ce qui précisément nous fait du mal. Rien que pour narguer la pensée positive, je m'emploie soigneusement à aller mal et à le faire savoir ! Punk attitude.
ET / OU dépression, quand le modèle relationnel ambiant dicté par la Lune Noire en Balance rend la solitude - ou plutôt le ressenti d’inadéquation - insupportablement violents. La dépréciation mine alors l'être. Le "Parce que je le vaux bien" devient "Parce que je ne vaux rien…". Poésie tourmentée, poète maudit.
Mais au fait…
Qui a dit cela ?
Et est-ce que je suis contraint.e d’y adhèrer ?
Parfois, il faut prendre le temps de vérifier que la balance est juste avant de se lamenter sur notre prise de poids. Parfois, il est nécessaire de remettre les pendules à l’heure. En clair, regarder en moi pour voir si je suis en accord avec ce qui se joue dans le collectif, avec les valeurs qui trainent dans l’air ambiant.
Cela peut m’amener à faire des compromis, lorsque je me sens réellement hors jeu, lorsque je me sens vraiment très loin du Monde. Mais ces compromis-là sont librement consentis, ils viennent de moi, de mes ressentis, pas de ce que je pense qu'on m’a dicté.
Cela peut aussi m’amener à considérer le Monde avec un peu de recul, par exemple quand ce qui se dit sur les réseaux sociaux ne correspond vraiment pas à ce à quoi j’aspire. Ni trop dehors, ni trop dedans. Il y a un équilibre à trouver et cet équilibre ne peut se trouver qu’en recherchant un juste positionnement, par tâtonnements, sans se brusquer ni forcer. Trouver une verticalité, une assise, grâce à un mouvement d’oscillation, comme sur un fauteuil à bascule…
C’est cela qui me parait à l’œuvre dans cette première moitié de la lunaison. Un retour à soi et au Monde. Un déconditionnement mental pour laisser de côté au moins 15 jours ce qui nous épuise et se ressourcer. Faire silence pour écouter ce qu'habituellement je n'entends pas… alors que c'est bien là.
Ah oui, j’oubliais, voilà le symbole du 5e degré de la Vierge, sur lequel Mercure commence sa rétrogradation demain :
Une personne réalise l'existence d'esprits de la nature et d'agents spirituels normalement invisibles.
Résonner à la Nature, au plus Grand Tout, au Monde dans ce qu’il a de plus lumineux.
Résonner avec les esprits de la Nature, ses elfes et ses farfadets, ses tourterelles qui roucoulent, ses coassements de grenouilles, ses jolis petits vers luisants comme de petits lampions dorés dans nos nuits d'été.
Résonner sans raisonner : le pourrions-nous sans nous arrêter un peu ?
Bonne lunaison chers amis du Jardin et à bientôt pour d’autres nouvelles du Ciel.
Stéphanie 🔆
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